« Ils me prennent tout mon oxygène, toute mon énergie, je ne les supporte plus, je voudrais juste avoir la paix ».

Voilà ce que me dit en préambule, Julia, 38 ans, jolie maman de 3 garçons dynamiques, désobéissants et tyranniques.

Un brin despotes selon ses dires.

Il faut dire que ces 3 bambins sont habitués à obtenir instantanément de leur maman, une réponse favorable à leurs perpétuelles sollicitations.

Ils veulent et exigent à grand renfort de « maman !!!! » tonitruant, de cris ou de pleurs, et éventuellement de roulades à terre, de préférence dans les magasins ou chez des amis, sous le regard ahuri et parfois réprobateur du public présent.

Alors Julia s’exécute, parce que c’est ça être une bonne mère, et aussi pour que les crises s’arrêtent très vite.

Enfin, jusqu’à la prochaine, soit quelques minutes plus tard.

Elle n’en peut plus Julia.

Elle les aime ses garçons, elle ferait tout pour eux, mais à chaque fois qu’elle les attend l’appeler, ou plutôt lui ordonner, c’est comme un bruit de craie bien appuyée sur le tableau noir.

C’est strident, c’est stressant.

Elle voudrait juste que le bruit s’arrête, que le calme revienne et qu’elle puisse se poser un peu ou avancer dans ses propres activités.

« Je n’y arrive plus, je n’en peux plus. J’en ai parlé à mon mari, mais il ne comprends pas qu’en restant à la maison, je ne puisse pas gérer.

Et puis les 3 garçons peuvent s’occuper ensemble ! Ce n’est quand même pas si compliqué ! ».

Bref, elle a donc essayé d’en parler à son mari, qui en résumé, lui a dit qu’elle devrait y arriver avec une meilleure organisation, qu’elle devait s’imposer et se faire respecter.

Elle a dit à ses garçons que « maman est un peu fatigué, ce serait bien d’aller prendre vous- mêmes un mouchoir ou un verre d’eau, ce serait bien de ranger votre jeu avant d’en sortir un autre… ».

Elle leur a demandé de bien se tenir et d’obéir.

Elle a promis des récompenses, elle a menacé de les punir.

Elle a crié, et a même mis quelques tapes sur les cuisses.

Elle a pleuré.

Elle a même dit qu’elle allait finir par partir et les laisser là avec papa.

Intervention suivie d’une écrasante et horrible culpabilité.

Elle a essayé plein de choses mais toujours dans le même sens, utilisant tous les instruments de musique de l’orchestre pour finalement jouer, toujours et encore, la même mélodie.

Au fil des séances, après avoir repéré et analysé toutes les choses qu’elle avait mises en place, solutions pleines de bon sens et parfaitement logique, nous avons donné un nom à sa mélodie grinçante et répétitive.

Par des actions concrètes, des tâches thérapeutiques dans lesquelles Julia s’est particulièrement investie, nous sommes allées à l’inverse de tout ce qu’elle avait tenté de faire jusqu’à présent et qui maintenaient et renforçaient le problème.

Puisque le bon sens ne fonctionnait pas, il a été convenu de procéder différemment.

Au bout de quelques séances, Julia a courageusement réussi à modifier les interactions relationnelles en place, aussi bien avec ses enfants qu’avec son mari.

Chaque jour elle progresse dans cette voie et c’est aujourd’hui une jolie maman de 38 ans, apaisée et tout aussi aimante, qui profite de sa vie de famille et de son bien être à elle.

C’est en apportant des changements dans sa vision du monde, dans ses tentatives de solutions que les relations se sont modifiées et que les comportements débordants, envahissants et bruyants de sa tribu se sont apaisés.

 

(Karine Curti Taës – Psychopraticienne thérapie brève)

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